Pour commencer, l'Alsace est une région Française de culture Alémanique (et non Allemande).
Effectivement, quatorze alsaciens ont été impliqués dans le massacre d'Oradour-sur-Glane du 10 juin 1944.
La rumeur qui affirmerait que la retour de l'Alsace sous le giron français en contrepartie de l'amnistie des malgré-nous d'Oradour en 1945 ne colle pas avec les faits et à leur chronologie :
- D'abord les Alsaciens ont conservé durant toute la Seconde Guerre Mondiale leur nationalité Français. Pour les gouvernements de Vichy et de la France Libre, malgré l'annexion de fait par le régime nazi, les Alsaciens restaient des citoyens français, même si le régime nazi leur attribuait en supplément la nationalité allemande.
- L'Alsace est libérée au cours de l'hiver 1944-1945 et retourne alors sous administration française. La loi qui amnistie les malgré-nous d'Oradour est voté en 1953 après le procès de Bordeaux qui les condamna quelques mois plus tôt. Vous m'expliquerez comment l'Alsace aurait obtenue en 1945 une amnistie pour un condamnation qui aura lieu 8 ans plus tard!
- Lors de la libération de l'Alsace, vu l'enfer que fut l'annexion de l'Alsace par les nazis, les Alsaciens ont très bien accueillis l'arrivée des alliés.
Concernant la "fidélité" des incorporés de force alsaciens au III.Reich, elle se résume en un mot : Sippenhaft, i.e. "la responsabilité de clan". Si un Alsacien refusé de se soumettre à son incorporation dans la Wehrmacht (ou la Waffen-SS), le régime nazi considérait que non seulement lui était coupable de trahison mais aussi sa famille. En pratique, soit tu acceptes de servir dans la Wehrmacht, soit on déporte ta famille. Le sens famille pouvait, selon les cas, être pris au sens large : cousins, grand-parents, neveux, belle-famille...
Cette "fidélité" était renforcée par le fait que la quasi-totalité des incorporés de force étaient envoyés sur le Front de l'Est. L'idée de finir dans un camp de prisonnier soviétique réduisait le risque de désertion.
Pour finir, j'ajouterai un point à propos de ce massacre. En 1939, la France a fait évacué une zone de 15 Km le long de la frontière allemande. Les Alsaciens et Mosellans concernés ont été évacués dans le Sud-Ouest de la France. La majorité d'entre-eux sont retournés dans leur foyer à la fin 1940 avec la promesse allemande, pas tenue, que l'Alsace-Moselle resterait française. Certains ne sont pas rentrés et sont restés dans leur commune d'accueil. Le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, il y avait neuf réfugiés bas-rhinois (Schiltigheim) et une cinquantaine de mosellans (Charly), seuls deux ont survécu au massacre. Plusieurs de ces victimes avaient alors des membres de leur famille incorporés de force dans la Wehrmacht!